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Sues
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6 mars 2007

Pour mes amis au drôle d'accent:PP

Hey hey, ca fait un bail:)

Je me disais , ma Sues, faut que tu t'y remettes, faut que tu écrives un nouveau texte sur le blog. Donc, j'étais à chercher un sujet quand j'ai eu une idée. Parfois, quand je lis les textes de mes amis français, j'ai un peu de difficulté à comprendre certaines expressions, surtout celles de mes amis parisiens. Donc, je me suis dit: Sues, écris-en un toi aussi, une petite histoire banale, mais pleine d'expressions bien de chez vous. Voici donc, ce petit texte :

Je me rappelle quand j'étais jeune, on allait chez ma grand-mère. On était une grosse famille. Du côté de ma mère, j'avais 4 mononcles et 6 matantes, mariés bien sûr et qui avait une trâlée d'enfants. Donc, ça faisait du monde dans la cabane. Je me souviens , chez elle , il y avait de la liqueur, du nectar, du KIK. C'était le seul endroit ou j'en buvais. J'adorais. Encore, aujourd'hui,quand j'entends le mot nectar,ça me ramène chez ma grand-mère. Donc, je me retrouvais avec mes cousins et mes cousines, dont le beau grand Yves. Ah! que je le trouvais cute celui-là. J'avais un oeil sur lui. C'est drôle parce qu'on s'est perdus de vue pendant une vingtaine d'années, et aujourd'hui, on se voit régulièrement. On a appris qu'on habitait la même ville et c'est lui le coach de soccer de mon fils. 

Ceci étant dit, la famille de ma mère était assez spéciale. Yavait le vieux garcon qui avait la même blonde depuis 20 ans. Je me suis tjs demandé s'ils avaient déja couché ensemble. Lui, il était calé, l'air un peu empâté, la figure rougeaude et elle, c'était une petite boulotte, mais avec des yeux superbes.  Il vivait dans le logement du haut et elle en bas. En tout cas, il se faisait tirer la pipe souvent  par les mononcles sur ses fiancailles éternelles.

Pis, il y avait deux soeurs de ma mère. Les deux maris avaient toujours une face de boeuf et juste hâte de sacrer leur camp de là. Il y en avait un qui se paquetait toujours la fraise, à chaque rencontre. La première chose qu'on savait, c'est que matante paquetait ses p'tits, ramassait son mari tout évaché sur le divan et foutait son camp au plus sacrant. Dommage pour mes cousins. L'autre mononcle suivait pas longtemps après. Ca faisait du coup 12 personnes en moins. Plus de nectar pour nous. Donc, je me retrouvais avec mes cousins et cousines préférés. On se cachait dans une des chambres et on se racontait des peurs. Ça sentait ma grand-mère. Il y avait des chapelets et des crucifix, On prenait les confortables , on s'abrillait avec et  on se faisait des cabanes sous le lit. On apportait nos bébelles, puis on jouait là.

Pendant ce temps, les grands parlaient. On regardait matante D., ma matante de la ville. C'était la femme de JP. Elle venait d'une famille de bums, il paraît. Elle était blonde, les cheveux crêpés, "grimée comme une guidoune",  disaient mes tantes et ma mère. Ma mère disait tjs que son petit frère s'était fait enfirouaper par elle. En tout cas, lui, il avait toujours les yeux dans la graisse de binnes quand il la regardait. On disait qu'ils s'étaient accottés avant de se marier.  Pis nous autres, ben, on était bien intimidés par cette matante si différente de nos mères. Des années plus tard, ils seront propriétaires d'un club de danseuses nues et supposément d'un bordel. La honte dans la famille. :))

Pis, il y avait mon mononcle qui mangeait jamais nul part, qui mangeait jamais rien d'autre que la nourriture préparée par sa femme. Tout le monde soupait sauf lui. Il restait dans le salon, allumait la tv et calait sa bière. Même aux noces de ses enfants, il ne mangeait pas. Ca faisait toujours pogner les nerfs de ma mère. Et la bavasse se faisait aller au téléphone le lendemain:)))

Nous autres, on finissait toujours par aller jouer dehors, dans le parc en face de chez ma grand-mère. L'hiver, on mettait nos habits de neige et on allait se jeter dans les bancs de neige. On se faisait des forts, on se donnait des jambettes, on se garrochait partout dans la sloche. Ca faisait du bien de bouger un peu. Pis nos mères nous appelaient, on était tout trempes ( pas trempés, mais bien trempes), on sentait le petit poulet à la patte cassée, qu'elles disaient.

Là, on s'installait devant le télé et on attendait. Fallait pas être trop achalants, sinon certains recevaient une mornifle par la tête, j'avais des oncles qui avaient la mèche courte. Pis, là, j'entendais: "Suzanne, tu veux-tu t'en venir. On s'en va là." C'était ma mère. Mon père allait partir le char pour le réchauffer, moi je remettais mon manteau tout trempe et on donnait des becs à tout le monde. Surtout à mon grand cousin Yves:))))))))

Sur ce, ben, salut pis swigne la compagnie dans l'fond d'la boîte à bois:)))))))))))

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Commentaires
J
J'adore ton texte Sues, un plaisir à le lire ;)<br /> <br /> Bizzzz
S
Du vrai Québécois ca :)
D
j'adore ! :) on se croirait chez toi, il manque plus que le son :)<br /> Tu refais des notes quand tu veux hein, c'est un vrai plaisir :)
K
Excellent! :D<br /> Merci Sues, c'est super quand "tu t'y remets" ;)
S
Domi: merci, cet été, on t'apprendra des nouvelles expressions et tu te pratiqueras pour l'accent:)<br /> Kala:) tu as raison pour mornifle, c moi qui me suis trompée. Mais je t'avoue que c'est de moins en moins utilisée.<br /> . un qui se paquetait toujours la fraise: qui se saoulait:)<br /> .une famille de bums: une famille de bandits<br /> . s'était fait enfirouaper par elle: s'était fait avoir, se faire attraper.<br /> . j'oubliais se garrocher dans la sloche: http://fr.wiktionary.org/wiki/garrocher<br /> <br /> se lancer dans la neige presque fondue, pas très propre, celle de la ville. <br /> <br /> Quant au petit poulet à la patte cassé, c'est une expression qu'on dit quand on ne sent pas très bon, mais pas trop:)Quand les enfants jouent dehors l'hiver, et que leurs vetements sont trempés, il y a une petite odeur d'humidité qui colle à la peau:P:P
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